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29 mars 2008 6 29 /03 /mars /2008 12:25
Aujourd’hui, 29 mars 2008, nous commémorons la mort de Dulcie September,
la représentante en France du parti Sud Africain A.N.C.
(African National Congress, le parti de Nelson Mandela, entre autre).
 



Le 29 Mars 1988, entre 09h45 et 10h00, Dulcie September est assassinée au 4ème étage du 28 rue des Petites-Ecuries, Paris-10e. Elle reçoit cinq balles d'une 22 long riffle en pleine tête, alors qu'elle ouvrait le bureau de l'ANC, le courrier à la main. Personne n'a rien entendu. Seul M. De Crepy (agent commercial) a vu aux environs de 09H45 deux hommes (blancs) d'environ 40 ans, descendant l'escalier et quittant le bâtiment.
L'affaire Dulcie September n'a pas été résolue par la justice française. Elle a abouti à un non-lieu. Pourtant, l'identité de ses assassins est un secret de polichinelle…
 

A Nantes, une place du centre ville porte son nom (inaugurée en 1997 à l’occasion de Fin de Siècle à Johannesburg). En 2004, Survie avait organisé une marche silencieuse en centre ville, un rassemblement sur la place Dulcie September avec lecture d’un discours et la tenue d’une conférence débat avec projection du film Qui se souvient de Dulcie September ? de François Gauducheau). Voir sujet sur notre blog http://survie44.over-blog.org/article-10693056.html .

 

Cet assassinat nous touche car D. September était une militante pour les droits de tous les Sud-Africains et combattait un régime raciste. En cela, elle nous rappelle toutes les femmes et tous les hommes qui ont lutté et luttent dans le monde, parfois au péril de leur vie pour la démocratie, l’égalité des droits, la liberté…

Son assassinat nous touche aussi car il a eu lieu dans notre propre pays, que la France n’a pas su la protéger alors qu’elle-même et les autorités la savait en danger. Il est somme toute troublant que Charles Pasqua, alors ministre de l'intérieur, lui ait refusé une protection policière alors qu’elle en avait fait la demande officiellement (Pasqua nie, il y a pourtant des témoins de cette demande). Mais il n'est pas étonnant que la France ait fermé les yeux face à ce meurtre, notre pays ayant été un des principaux défenseurs à l'ONU de l'Apartheid. Peut-être aussi parce que la France a organisé un trafic clandestin d'armes à destination de l'Afrique du Sud alors même sous boycott international…

Si l'affaire Dulcie September a abouti à un non-lieu, l'identité de ses assassins est connue. Ce sont deux mercenaires français, collaborateurs de Bob Denard aux Comores dans les années 80
(le Corsaire de la République, proche des services secrets français et des hautes autorité). En 2004, l'un de ses meurtriers formait la nouvelle police irakienne avec son entreprise de sécurité, l'autre avait été repéré, au même moment, en Côte d'Ivoire, fournissant des soldats à la fois aux rebelles et aux forces gouvernementales.
 
Le meurtre de Dulcie September nous renvoie à la face cachée de la politique africaine de la France -la Françafrique- et à tous les mauvais coups d’hier et d’aujourd’hui perpétrés au nom des intérêts de la France et de certains de ses ressortissants. Elle nous rappelle aussi la situation actuelle aux Comores, dont le rôle de la France est l’élément fondateur du chaos comorien. Elle nous renvoie à ces sociétés de mercenaires qui agissent pour le compte de nos pays démocratiques, des pays non-démocratiques et des groupes armés...
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commentaires

H
<br /> Je pense à cette femme qui n'a pas été protégée dans le pays des droits de l'homme où elle avait demandé protection, QUI LUI A ETE REFUSEE! Et sans doute assassinée avec la complicité de compères<br /> qu'elle effrayait. Elle est morte étrangement le jour de ma naissance, le 29 Mars. Une femme d'exception. Hélène Larrivé<br /> <br /> <br />
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